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Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913
Le XXème siècle

Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913

Paru en 1913, sous le pseudonyme d’Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes plonge dans l’imaginaire d’une jeunesse nourrie de romans d’aventures, restituée à travers le regard du narrateur, François Seurel, derrière lequel se reconnaît le romancier lui-même. Entre jeux et rêveries, Meaulnes apporte au narrateur un monde merveilleux, sa découverte du "Domaine mystérieux", et, lorsqu’il s’efface, c’est François qui prend le relais en se lançant en quête du lourd « secret ». Comment, oscillant entre la réalité et le merveilleux, entre la fiction autobiographique et d’extraordinaires aventures, le roman construit-il un parcours initiatique ?

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Jean Anouilh, Antigone, 1944

C'est à la tragédie antique de Sophocle, Antigone (441 av. J.-C.), qu’Anouilh emprunte le cadre, le sujet et l’héroïne de sa pièce, jouée en 1944. Il y met en scène le terrible conflit qui oppose Antigone, fille d’Œdipe, au roi de Thèbes, Créon. Alors qu'il a interdit d'enterrer, Polynice, jugé coupable d'avoir attaqué la cité et son frère, Étéocle, tous deux s'étant entretués, leur sœur se révolte contre cet ordre royal. Mais ce conflit dépasse le contexte mythologique pour poser une question fondamentale encore  à l’époque d’Anouilh, à l'issue de la seconde guerre mondiale : le pouvoir de la loi de la cité autorise-t-il la transgression des lois morales, non écrites ?

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Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

Le recueil Alcools, publié en 1913, témoigne du tournant alors réalisé dans la création poétique. Héritière à la fois de la seconde moitié du XIXème siècle, d’une  tradition lyrique mais aussi de ses audaces, symbolisme et décadence, elle annonce également des innovations qui viendront caractériser « l’esprit nouveau ». Entre registre intimiste, où le poète, ce « Mal-Aimé », se fait spectateur de lui-même, souvent désabusé, souvent désinvolte aussi, et ouverture sur un monde en plein bouleversement, que l’écriture cherche à illustrer, Alcools conduit le lecteur à s’interroger sur la notion même de « modernité poétique ».   

Marcel Aymé, "Le passe-muraille", 1943

Marcel Aymé, Le Passe-muraille, "Le passe-muraille", 1943

En 1943 Marcel Aymé réunit dans un recueil dix nouvelles publiées dans diverses, revues, intitulé d’après la première : Le Passe-muraille. Toutes ces nouvelles font une large place au surnaturel, un étrange « décret », un personnage accédant au paradis, des « bottes » magiques… Le héros du « passe-muraille », Dutilleul,,se découvre, lui, un soir, doté du pouvoir de traverser les murs, ce qui inscrit la nouvelle dans le fantastique. Cette faculté, dont Dutilleul découvre peu à peu l’utilité, ouvre la voie à des péripéties qui rendent le héros de plus en plus audacieux. Comment Marcel Aymé met-il le fantastique au service de ses dénonciations ?

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Albert Camus, L'Étranger, 1942

Quand Camus fait paraître, en 1942, un premier roman, L’Étranger, intégré par la suite à ce qu’il nommera le « cycle de l’absurde », il vit à Paris, mais l’inscrit dans sa terre d’origine, l’Algérie, alors coloniale. Le titre renvoie à la psychologie et à l’existence de son personnage, Meursault, qui, suite au meurtre d’un Arabe, se trouve condamné à mort à l’issue d’un procès. Mais ce verdict est dû davantage à ce qu’il donne à voir de lui, un homme qui n’a pas pleuré à la mort de sa mère, qu'à son crime. Cela conduit à s’interroger sur le sens donné par Camus à son roman.

Albert Camus, Les Justes, 1949

Albert Camus, Les Justes, 1949

Quand, en 1949, la pièce de Camus, Les Justes, est jouée, le monde sort de la seconde guerre mondiale et entre dans la guerre froide, ce qui conduit de nombreux écrivains à une réflexion sur la violence politique. Camus l’incarne, par un recul historique, à travers l’action de ses personnages, des terroristes russes qui, en 1905, vont fomenter des attentats contre le pouvoir tsariste. À travers leur lutte en faveur d’un idéal de justice et de liberté, il montre aussi leurs doutes et leurs déchirements qui font d’eux de véritables héros tragiques. Ainsi, l’écrivain pose une question récurrente dans son œuvre : la fin justifie-t-elle les moyens ? Y a-t-il des limites à la violence ?

Camus, L'Exil et le royaume, 1957

Albert Camus, L'Exil et le royaume, "L'Hôte", 1957

Dans ce recueil, composé de six nouvelles, paru en 1957, le titre oppose deux réalités, l'une sombre, de celui qui est contraint à être doublement étranger, dans sa patrie d'origine et dans la terre qui l'accueille, l'autre qui suggère puissance et richesse. En évoquant le bref accueil, par l'instituteur Daru, d'un "Arabe" accusé de meurtre et qu'il doit conduire en prison, en jouant donc sur le double sens du mot "hôte", Camus place face à face deux personnages étrangers l'un à l'autre. Comment se déroulera leur confrontation ? Pourra-t-elle, à travers les  choix effectués par ces deux personnages, réconcilier les deux termes du titre du recueil ?

Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal, 1939

Initialement publié en 1939, puis réédité en 1947 avec une préface d’André Breton, le long poème en prose d’Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal, est emblématique, par sa langue luxuriante et le jaillissement des images, à la fois de l’influence du surréalisme et de l’engagement de Césaire dans la lutte contre le colonialisme. Sa description des Antilles le conduit à replonger dans le douloureux passé de ces îles, l'esclavage et l'alinéation. Mais comment l’acceptation de ce passé permet-elle de mieux le dépasser ?

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Paul Claudel, L'Annonce faite à Marie, 1912

Reprenant le terme médiéval de « mystère », conformément au contexte de sa pièce, en quatre actes et un Prologue,  Claudel l’intitule L’Annonce faite à Marie d’après un vers de l’Angélus. Son héroïne, Violaine, est, elle aussi, une femme sanctifiée, même si son baiser d’adieu, accordé par compassion à Pierre, la rend lépreuse, et que, dénoncée par sa sœur Mara, jalouse de son futur mariage, elle se retire dans une grotte au fond de la forêt. Mais, quand Mara lui demande de ressusciter son enfant mort et que le miracle s’accomplit, cela n’apaise pas sa jalousie : elle tue Violaine. Comment Claudel a-t-il mis la dimension religieuse au service du dépassement de la tonalité tragique ?

Jean Cocteau, La Machine infernale, Livre de poche

Jean Cocteau, La Machine infernale, 1934

Jean Cocteau compose La Machine infernale en 1932, et la pièce est jouée en 1934, alors que le fascisme progresse en Europe. Étymologiquement, le mythe est une « parole » : un récit transmis oralement au fil des générations. Chaque narrateur se le réapproprie, le réinvente, le charge d’un sens en accord avec ses propres préoccupations et celles de son époque. C’est ainsi que le XX° siècle, avec Anouilh, Giraudoux, Sartre, reprend les mythes antiques, notamment pendant l’entre-deux-guerres. Pourquoi Cocteau a-t-il choisi le mythe d'Œdipe, de quel sens nouveau le charge-t-il, et comment réussit-il à le réactualiser ? 

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Didier Daeninckx, Cannibale, 1998

Dans son roman, Cannibale, écrit à l’occasion du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage, Didier Daeninckx s’en prend au racisme qui, en 1931, a conduit les dirigeants français à mettre en scène, lors de l’Exposition coloniale de 1931, un groupe de jeunes Kanak contraints de jouer les sauvages anthropophages dans le décor d’un village calédonien reconstitué au bois de Vincennes à cette occasion. : le vieillard narrateur raconte à des rebelles kanak les péripéties douloureuses jadis vécues. Comment ce récit, entrecroisant les époques, met-il en valeur un double regard, celui du colonisateur sur les Kanak et celui des Kanak sur lui ?

Marguerite Duras, Un barrage contre le Pacifique

Marguerite Duras, Un Barrage contre le Pacifique, 1950

« Entre rêve et réalité », la mère et ses enfants ne peuvent survivre qu’aux limites de la société coloniale et aux abords immédiats des villages où vivent les Indochinois dans un dénuement absolu et à la merci de toutes les maladies, de la cruauté des tigres et de la force aveugle et meurtrière des marées de l’océan. Un barrage contre le Pacifique, œuvre de jeunesse de Marguerite Duras publiée en 1950, contient déjà en germe toutes les qualités de son écriture ultérieure. Comment Duras mêle-t-elle les critères du "roman d'apprentissage" à l'écriture autobiographique ?

Giono, Un Roi sans divertissement, 1947

Jean Giono, Un roi sans divertissement, 1947

Dans un petit village, isolé par la neige épaisse, pendant trois hivers des crimes se succèdent, qui donnent lieu à une longue enquête du gendarme Langlois. La traque du criminel conduit à sa mort, d'un coup de fusil tiré par Langlois. Mais, à partir du récit de ces faits initiaux, fait au narrateur bien longtemps après par des « vieillards » qui en ont été témoins, l’intérêt se déplace sur ce personnage, au comportement souvent étrange, et sur son évolution. Qu’est-ce qui explique cette longue chasse au loup, ce nouveau coup de fusil ? Qu’est-ce qui explique son suicide ? Comment les récits, qui  s’entrecroisent alors, illustrent-ils le sens du titre ?

Jean Giraudoux, La guerre de Troie n'aura pas lie, 1935

Jean Giraudoux, La guerre de Troie n'aura pas lieu, 1935

Dans cette pièce de Giraudoux, jouée fin 1935, deux aspects se croisent. Il y a, bien sûr, l’emprunt au mythe antique, dont l’auteur reprend les principaux personnages, Grecs et Troyens, et le contexte, l’enlèvement d’Hélène par un prince troyen. Mais l’œuvre reflète aussi l’époque de son écriture, ces années où se combattent la volonté guerrière et le désir de paix. Par son titre, paradoxal, Giraudoux, semble se ranger dans le camp des pacifistes. À travers les conflits mis en scène, quelle réponse apportera alors le dénouement ? 

Charles Juliet, Lambeaux

Charles Juliet, Lambeaux, 1995

Le récit de Charles Juliet, Lambeaux, paru en 1995, se compose de deux parties, qui semblent se faire écho. La première est une biographie de sa mère naturelle, qu'il n'a pas connue, la seconde son autobiographie, de l'enfance jusqu'au moment où il décide de se consacrer à l'écriture. Ces deux genres littéraires, et leur articulation, posent cependant une question : s'agit-il, pour Juliet, de reconstituer une vérité, ou bien, en reconstruisant ces "vies", construit-il en fait de véritables personnages de roman ?  

Le Clézio, "La grande vie", in La Ronde et autres faits divers

Jean-Marie Gustave Le Clézio, La Ronde et autres faits divers, "La grande Vie", 1982

Lire la biographie de Jean-Marie Gustave Le Clézio, c'est partir avec lui à travers le monde. Rien d'étonnant donc à ce qu'il se plaise à représenter, comme dans cette nouvelle, "La grande vie", parue en 1982 dans le recueil La Ronde et autres faits divers, des personnages qui rêvent de voyage pour échapper à la médiocrité de leur vie quotidienne, vécue comme un douloureux enfermement. Ainsi les deux héroïnes, Pouce et Poussy décident de descendre de Paris sur la Côte d'Azur. Mais comment Le Clézio montre-t-il le passage du rêve à la réalité ?

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François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, 1927

Thérèse Desqueyroux, paru en 1927, est un des premiers romans à succès de François Mauriac dont l’héroïne est une de ces « âmes tourmentées », si présentes dans son œuvre. Son roman, par une technique narrative complexe, restitue, en effet, les déchirement d’une femme, empruntée à un fait divers, éprise de pureté, mais aussi révoltée contre la société dans laquelle elle est contrainte de vivre et qui finit par la condamner. Comment le romancier met-il en valeur le douloureux destin de son héroïne ?

Prévert, Paroles, 1946

Jacques Prévert, Paroles, 1946

Quand est publié, en 1946, le recueil de Jacques Prévert, Paroles, la poésie s’est déjà profondément transformée, d’abord dans sa forme avec les poèmes en prose, le vers libre, la suppression de la ponctuation et, surtout, l’explosion de l’écriture surréaliste. Mais elle a aussi diversifié ses thèmes, en mêlant les élans de l’amour aux révoltes sociales et politiques. Le recueil illustre cette évolution, à laquelle s’ajoute la principale caractéristique de Prévert, en écho au titre du recueil : un langage oral, qui fait entendre la voix du peuple, tout en retrouvant la musicalité des troubadours.  Quelle vision du monde le recueil, en entrecroisant les formes et les thèmes, met-il en valeur ?

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Raymond Radiguet, Le Diable au corps, 1923

En 1923, la parution du premier roman de Raymond Radiguet, âgé de vingt ans, est annoncée par son éditeur comme l’œuvre d’un génie précoce, et Le Diable au corps connaît un succès immédiat. Mais ce récit de la liaison amoureuse entre le narrateur, un jeune garçon de quinze ans, et Marthe, l’épouse d’un soldat parti se battre sur le front, renforce aussi un scandale : l’accusation d’immoralité se mêle à celle d’antipatriotisme. Quel sens original le choix par Radiguet d’une forme autobiographique donne-t-il à la relation vécue par ses personnages ?

Yasmina Reza, "Art", 1994

Yasmina Reza, "Art", 1994

L’achat par Serge d’un tableau d’art moderne à un prix exorbitant provoque une dispute qui se développe dans la comédie grinçante, « Art », de Yasmina Reza, jouée en 1994. C’est d’abord son ami Marc, qui conteste l’intérêt de cette toile, puis qui tente d’attirer Yvan, autre ami commun, préoccupé par de son mariage proche, dans son camp critique. La dispute quitte alors le domaine de l’art pour devenir un échange de reproches plus profonds, une remise en cause de leur personnalité, de leurs goûts, de leurs choix. Au-delà du débat esthétique porté par le titre, quel sens donner à cette dispute, souvent cocasse ?

Roblès, Montserrat

Emmanuel Roblès, Montserrat, 1948

Montserrat, pièce d’Emmanuel Roblès, remporte en grand succès lors de sa première représentation en 1948. La pièce, à travers l’évocation de la révolte du peuple vénézuélien contre l’occupation espagnole en 1812, rappelle, en effet, les horreurs de l’occupation nazie dans la France occupée. Le dilemme imposé au héros par le cruel Izquierdo pose la difficile question des choix patriotiques face aux valeurs humaines essentielles. Comment devient-on un résistant ? Comment devient-on un héros ? Tout homme porte-t-il en lui les germes de la barbarie ? Roblès s’inscrit, par cette pièce, dans le courant humaniste qui parcourt le XX° siècle. 

Nathalie Sarraute, Pour un oui ou pour un no, 1981

Nathalie Sarraute, Pour un oui ou pour un non, 1981

Cette pièce de Nathalie Sarraute, créée à la radio en 1981, illustre parfaitement ce qu'elle nomme la "sous-conversation", source potentielle de tous les conflits. Les deux personnages principaux, H1 et H2, se retrouvent après un temps de séparation, dû à une simple intonation dans le commentaire « C’est bien, ça », lancé par H1 à l’annonce par son ami d’une promotion dans sa carrière. Ainsi, l'expression des griefs, des rancœurs et des protestations, en révélant la profondeur psychique, détruit peu à peu le fondement de leur relation. Comment, à travers ce conflit, Sarraute met-elle en œuvre les masques du langage ?

Sartre, Huis clos, 1944

Jean-Paul Sartre, Huis clos, 1944

Dans Huis clos, pièce de Sartre représentée en 1944, est mise en scène, à travers la relation entre trois personnage, Garcin, Inès et Estelle, l’image d’un enfer qui les conduit à s’entredéchirer violemment. Pas besoin de flammes, de pals ou de grills, le châtiment des trois coupables, lâche déserteur, lesbienne manipulatrice ou séductrice infanticide, vient de la nécessité de se montrer « nus comme des vers », quand chacun est amené à lire, dans le regard des deux autres, la vérité que sa « mauvaise foi » s’est appliquée à masquer. Comment la progression du dialogue dramatise-t-elle la philosophie de Sartre ?

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Jules Supervielle, "Le bœuf et l'âne de la crèche", in L'Enfant de la haute mer, 1931

D’abord publiée dans La Nouvelle Revue française, « Le Bœuf et l’Âne de la crèche » est la deuxième des huit nouvelles du recueil L’Enfant de la haute mer, paru en 1931. À travers le regard émerveillé et le dialogue de ces deux animaux, le lecteur y découvre un récit de la Nativité où le mystère et la poésie surgissent à chaque instant pour recréer tout un univers où les choses et les êtres, visibles et invisibles, s’animent. Comment la réécriture de Supervielle donne-t-il au mythe biblique une nouvelle jeunesse ?  

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Jules Supervielle, Les Amis inconnus, 1934

En 1934, quand Jules Supervielle publie son recueil poétique, Les Amis inconnus, le surréalisme a profondément influencé la poésie. Mais Supervielle, lui, sensible par les aléas de son existence, à la dimension éphémère d’une vie qui peut, à tout moment s’arrêter, adopte des mots simples pour illustrer la résonnance de la « fable du monde » dans son âme de poète, à l’écoute de l’univers, depuis le plus fragile brin d’herbe, le plus humble des animaux, jusqu’aux étoiles suspendues dans le vaste ciel, en passant par les humains qui s’y meuvent. Quel dialogue établit-il alors entre ce dehors, qui l’environne de son mystère, et le dedans, son cœur chargé d’inquiétude face à sa fragilité ? 

Michel Tournier, La Goutte d'or, 1985

Michel Tournier, La Goutte d'or, 1985

Publié en 1985, La Goutte d’or trouve son point de départ dans une oasis saharienne, où le héros, Idriss, est pris en photo par deux touristes, mais nous fait ensuite effectuer un long périple jusqu’à Paris pour retrouver cette photo, qui lui a volé une part de lui-même. À travers les lieux traversés, et les multiples péripéties vécues, dont la perte de son précieux bijou, la « goutte d’or », Idriss mesure l’illusion que font naître les images, s’égare dans un monde de fausseté, avant de trouver la véritable signification du « signe ». Comment Tournier donne-t-il sens au parcours initiatique de son héros ?

Tournier, "Un bébé sur la paille", in "Le Medianoche amoureux"

Michel Tournier, "Un bébé sur la paille", in Le Médianoche amoureux, 1989

Recueil de nouvelles de Michel Tournier, paru en 1989, Le Médianoche amoureux reprend la tradition du repas, au cours duquel sont racontés des récits qui s'apparentent souvent à des contes, tel "Un bébé sur la paille". A partir d'un thème actuel, le déficit de la sécurité sociale, et d'une situation moderne, les vœux télévisés du Président de la République, qui lui permet de formuler de plaisantes critiques, Tournier nous fait replonger dans la tradition chrétienne... mais pour nous poser une question troublante : et si naissait un nouveau Christ... qui serait une fille ?

Van Cauwelaert, Un Aller simple

Didier van Cauwelaert, Un aller simple, 1994

Dans Un aller simple, roman qui lui a valu le Prix Goncourt en 1994, Didier van Cauwelaert crée un personnage attachant, Aziz, enfant trouvé élevé par des tziganes et doté d'un passeport marocain, qui vit dans une cité des quartiers nord de Marseille. Il se trouve, malgré lui, emporté dans un tourbillon de péripéties qui le conduisent au Maroc, puis en Lorraine... Mais au-delà du regard plein d'ironie que van Cauwelaert jette sur les questions sociales de son temps, cette fiction, rédigée comme une autobiographie, présente une quête d'identité touchante. Comment le jeu sur le "double", ainsi mis en scène, éclaire-t-il d'un jour nouveau le sens de l'écriture ? 

Boris Vian, "L'Ecume des jours"

Boris Vian, L'Écume des jours, 1947

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Le roman de Boris Vian, L'Écume des jours, paru en 1947, est une "poignante" histoire d'amour, selon l'avis de Queneau, entre les deux personnages principaux, Colin et Chloé. Mais surtout elle s'inscrit dans un univers très marqué par le surréalisme : l'irréel s'y déploie au milieu des réalités du temps, l'espace et le temps deviennent élastiques, et le langage se permet toutes les fantaisies, mais aussi toutes les provocations. Comment la distorsion du réel donne-t-elle au roman son sens ? 

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