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Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913

Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913

Paru en 1913, sous le pseudonyme d’Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes plonge dans l’imaginaire d’une jeunesse nourrie de romans d’aventures, restituée à travers le regard du narrateur, François Seurel, derrière lequel se reconnaît le romancier lui-même. Entre jeux et rêveries, Meaulnes apporte au narrateur un monde merveilleux, sa découverte du "Domaine mystérieux", et, lorsqu’il s’efface, c’est François qui prend le relais en se lançant en quête du lourd « secret ». Comment, oscillant entre la réalité et le merveilleux, entre la fiction autobiographique et d’extraordinaires aventures, le roman construit-il un parcours initiatique ?

Marcel Aymé, Le Passe-muraille, 1943

Marcel Aymé, Le Passe-muraille, "Le passe-muraille", 1943

En 1943 Marcel Aymé réunit dans un recueil dix nouvelles publiées dans diverses, revues, intitulé d’après la première : Le Passe-muraille. Toutes ces nouvelles font une large place au surnaturel, un étrange « décret », un personnage accédant au paradis, des « bottes » magiques… Le héros du « passe-muraille », Dutilleul, se découvre, lui, un soir, doté du pouvoir de traverser les murs, ce qui inscrit la nouvelle dans le fantastique. Cette faculté, dont Dutilleul découvre peu à peu l’utilité, ouvre la voie à des péripéties qui rendent le héros de plus en plus audacieux. Comment Marcel Aymé met-il le fantastique au service de ses dénonciations ?

Albert Camus, L'Etranger, 1942

Albert Camus, L’Étranger, 1942

Quand Camus fait paraître, en 1942, un premier roman, L’Étranger, intégré par la suite à ce qu’il nommera le « cycle de l’absurde », il vit à Paris, mais l’inscrit dans sa terre d’origine, l’Algérie, alors coloniale. Le titre renvoie à la psychologie et à l’existence de son personnage, Meursault, qui, suite au meurtre d’un Arabe, se trouve condamné à mort à l’issue d’un procès. Mais ce verdict est dû davantage à ce qu’il donne à voir de lui, un homme qui n’a pas pleuré à la mort de sa mère, qu'à son crime. Cela conduit à s’interroger sur le sens donné par Camus à son roman.

Camus, L'Exil et le royaume, 1957

Albert Camus, L'Exil et le royaume, "L'Hôte", 1957

Dans ce recueil, composé de six nouvelles, paru en 1957, le titre oppose deux réalités, l'une sombre, de celui qui est contraint à être doublement étranger, dans sa patrie d'origine et dans la terre qui l'accueille, l'autre qui suggère puissance et richesse. En évoquant le bref accueil, par l'instituteur Daru, d'un "Arabe" accusé de meurtre et qu'il doit conduire en prison, en jouant donc sur le double sens du mot "hôte", Camus place face à face deux personnages étrangers l'un à l'autre. Comment se déroulera leur confrontation ? Pourra-t-elle, à travers les  choix effectués par ces deux personnages, réconcilier les deux termes du titre du recueil ?

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Didier Daeninckx, Cannibale, 1998

Dans son roman, Cannibale, écrit à l’occasion du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage, Didier Daeninckx s’en prend au racisme qui, en 1931, a conduit les dirigeants français à mettre en scène, lors de l’Exposition coloniale de 1931, un groupe de jeunes Kanak contraints de jouer les sauvages anthropophages dans le décor d’un village calédonien reconstitué au bois de Vincennes à cette occasion. : le vieillard narrateur raconte à des rebelles kanak les péripéties douloureuses jadis vécues. Comment ce récit, entrecroisant les époques, met-il en valeur un double regard, celui du colonisateur sur les Kanak et celui des Kanak sur lui ?

Marguerite Duras, Un barrage contre le Pacifique

Marguerite Duras, Un Barrage contre le Pacifique, 1950

« Entre rêve et réalité Â», la mère et ses enfants ne peuvent survivre qu’aux limites de la société coloniale et aux abords immédiats des villages où vivent les Indochinois dans un dénuement absolu et à la merci de toutes les maladies, de la cruauté des tigres et de la force aveugle et meurtrière des marées de l’océan. Un barrage contre le Pacifique, Å“uvre de jeunesse de Marguerite Duras publiée en 1950, contient déjà en germe toutes les qualités de son écriture ultérieure. Comment Duras mêle-t-elle les critères du "roman d'apprentissage" à l'écriture autobiographique ?

Giono, Un Roi sans divertissement, 1947

Jean Giono, Un roi sans divertissement, 1947

Dans un petit village, isolé par la neige épaisse, pendant trois hivers des crimes se succèdent, qui donnent lieu à une longue enquête du gendarme Langlois. La traque du criminel conduit à sa mort, d'un coup de fusil tiré par Langlois. Mais, à partir du récit de ces faits initiaux, fait au narrateur bien longtemps après par des « vieillards » qui en ont été témoins, l’intérêt se déplace sur ce personnage, au comportement souvent étrange, et sur son évolution. Qu’est-ce qui explique cette longue chasse au loup, ce nouveau coup de fusil ? Qu’est-ce qui explique son suicide ? Comment les récits, qui  s’entrecroisent alors, illustrent-ils le sens du titre ?

Charles Juliet, Lambeaux

Charles Juliet, Lambeaux, 1995

Le récit de Charles Juliet, Lambeaux, paru en 1995, se compose de deux parties, qui semblent se faire écho. La première est une biographie de sa mère naturelle, qu'il n'a pas connue, la seconde son autobiographie, de l'enfance jusqu'au moment où il décide de se consacrer à l'écriture. Ces deux genres littéraires, et leur articulation, posent cependant une question : s'agit-il, pour Juliet, de reconstituer une vérité, ou bien, en reconstruisant ces "vies", construit-il en fait de véritables personnages de roman ?  

Le Clézio, "La grande vie", in La Ronde et autres faits divers

Jean-Marie Gustave Le Clézio, La Ronde et autres faits divers, "La grande Vie", 1982

Lire la biographie de Jean-Marie Gustave Le Clézio, c'est partir avec lui à travers le monde. Rien d'étonnant donc à ce qu'il se plaise à représenter, comme dans cette nouvelle, "La grande vie", parue en 1982 dans le recueil La Ronde et autres faits divers, des personnages qui rêvent de voyage pour échapper à la médiocrité de leur vie quotidienne, vécue comme un douloureux enfermement. Ainsi les deux héroïnes, Pouce et Poussy décident de descendre de Paris sur la Côte d'Azur. Mais comment Le Clézio montre-t-il le passage du rêve à la réalité ?

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François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, 1927

Thérèse Desqueyroux, paru en 1927, est un des premiers romans à succès de François Mauriac dont l’héroïne est une de ces « Ã¢mes tourmentées Â», si présentes dans son Å“uvre. Son roman, par une technique narrative complexe, restitue, en effet, les déchirement d’une femme, empruntée à un fait divers, éprise de pureté, mais aussi révoltée contre la société dans laquelle elle est contrainte de vivre et qui finit par la condamner. Comment le romancier met-il en valeur le douloureux destin de son héroïne ?

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Raymond Radiguet, Le Diable au corps, 1923 

Même s'il est possible de reconnaître bien des éléments autobiographiques entre le récit de la jeunesse du jeune narrateur et de sa liaison passionnelle avec Marthe, d'autant plus scandaleuse que son mari se bat comme soldat sur le front, c'est bien l'imaginaire qui guide la création du Diable au corps, publié en 1923, par un tout jeune auteur de vingt ans : roman où  la peinture des héros s'articule autour des réalités sociales, roman sur l'adolescence et ses rêves, accomplissant son apprentissage des désillusions et des réalités de la vie. Comment Radiguet se réapproprie-t-il, dans ce roman, l'image de la passion tragique ?

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Jules Supervielle, "Le bœuf et l'âne de la crèche", in L'Enfant de la haute mer, 1931

D’abord publiée dans La Nouvelle Revue française, « Le BÅ“uf et l’Âne de la crèche Â» est la deuxième des huit nouvelles du recueil L’Enfant de la haute mer, paru en 1931. À travers le regard émerveillé et le dialogue de ces deux animaux, le lecteur y découvre un récit de la Nativité où le mystère et la poésie surgissent à chaque instant pour recréer tout un univers où les choses et les êtres, visibles et invisibles, s’animent. Comment la réécriture de Supervielle donne-t-il au mythe biblique une nouvelle jeunesse ?  

Michel Tournier, La Goutte d'or, 1985

Michel Tournier, La Goutte d'or, 1985

Publié en 1985, La Goutte d’or trouve son point de départ dans une oasis saharienne, où le héros, Idriss, est pris en photo par deux touristes, mais nous fait ensuite effectuer un long périple jusqu’à Paris pour retrouver cette photo, qui lui a volé une part de lui-même. À travers les lieux traversés, et les multiples péripéties vécues, dont la perte de son précieux bijou, la « goutte d’or », Idriss mesure l’illusion que font naître les images, dans les musées, à travers les photographies et les portraits, les mannequins, le cinéma et les vitrines. Il s’égare ainsi dans un monde de faux-semblants, avant de trouver la véritable signification du « signe ». Comment Tournier donne-t-il sens au parcours initiatique de son héros ?

Tournier, "Un bébé sur la paille", in "Le Medianoche amoureux"

Michel Tournier, "Un bébé sur la paille", in Le Médianoche amoureux, 1989

Recueil de nouvelles de Michel Tournier, paru en 1989, Le Médianoche amoureux reprend la tradition du repas, au cours duquel sont racontés des récits qui s'apparentent souvent à des contes, tel "Un bébé sur la paille". A partir d'un thème actuel, le déficit de la sécurité sociale, et d'une situation moderne, les vÅ“ux télévisés du Président de la République, qui lui permet de formuler de plaisantes critiques, Tournier nous fait replonger dans la tradition chrétienne... mais pour nous poser une question troublante : et si naissait un nouveau Christ... qui serait une fille ?

Van Cauwelaert, Un Aller simple

Didier van Cauwelaert, Un aller simple, 1994

Dans Un aller simple, roman qui lui a valu le Prix Goncourt en 1994, Didier van Cauwelaert crée un personnage attachant, Aziz, enfant trouvé élevé par des tziganes et doté d'un passeport marocain, qui vit dans une cité des quartiers nord de Marseille. Il se trouve, malgré lui, emporté dans un tourbillon de péripéties qui le conduisent au Maroc, puis en Lorraine... Mais au-delà du regard plein d'ironie que van Cauwelaert jette sur les questions sociales de son temps, cette fiction, rédigée comme une autobiographie, présente une quête d'identité touchante. Comment le jeu sur le "double", ainsi mis en scène, éclaire-t-il d'un jour nouveau le sens de l'écriture ? 

Boris Vian, "L'Ecume des jours"

Boris Vian, L'Écume des jours, 1947

Le roman de Boris Vian, L'Écume des jours, paru en 1947, est une "poignante" histoire d'amour, selon l'avis de Queneau, entre les deux personnages principaux, Colin et Chloé. Mais surtout elle s'inscrit dans un univers très marqué par le surréalisme : l'irréel s'y déploie au milieu des réalités du temps, l'espace et le temps deviennent élastiques, et le langage se permet toutes les fantaisies, mais aussi toutes les provocations. Comment la distorsion du réel donne-t-elle au roman son sens ? 

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