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POUR INTRODUIRE : qu'est-ce qu'un roman ?
J.-H. Fragonard, La Liseuse, vers 1770. Huile sur toile, 81 x 65. National Gallery of Art, Washington

J.-H. Fragonard, La Liseuse, vers 1770. Huile sur toile, 81 x 65. National Gallery of Art, Washington

Définir, lire, étudier un roman 

Dans un premier temps, le diaporama présente l'héritage fondateur du roman, notamment le modèle héroïque issu de l'antiquité.  Puis il retrace rapidement son évolution. 

Enfin, il met l'accent sur les trois points qui caractérisent ce genre littéraire : son intrigue, avec sa structure, son cadre spatio-temporel, avec les descriptions, ses personnages et leurs rôles. 

Pour voir un  diaporama d'analyse
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Deux genres liés au roman 

Le conte 

Ses caractéristiques

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Le conte renvoie aux origines orales de la littérature populaire, légendes, mythes... Récit bref, il s'inscrit initialement dans le registre merveilleux, avec des personnages irréels, des objets et des actions magiques.

Mais, même s'il fait appel à l'imaginaire, le conte a surtout une visée morale, ce qui le relie à un autre genre, l'apologue

Charles Perrault, en mettant par écrit ces récits populaires dans ses Contes de ma mère l'Oye (1697), en fait un genre littéraire reconnu.

Gustave Doré, Illustration des Contes de Perrault, 1867. Gravure sur métal, 24 x 19. BnF, Paris.

Gustave Doré, Illustration des Contes de Perrault, 1867. Gravure sur métal, 24 x 19. BnF, Paris.

Les auteurs des Lumières, au XVIII° siècle, tels Voltaire ou Diderot, l'utilisent, eux, comme un moyen de transmettre leurs critiques et leurs conceptions philosophiques, car il permet de divertir le lecteur, par le récit plaisant, tout en masquant les attaques contre la Monarchie, la religion, sous la fiction, grâce notamment à l'emploi de l'ironie.

Au XIX° siècle, les registres se diversifient, par exemple les Romantiques privilégient le fantastique.

Son analyse

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L'analyse du conte, même si elle s'appuie sur les mêmes éléments que le roman, est beaucoup plus simple. Sa structure est très stéréotypée, organisée autour d'une quête : un manque initial amène le héros à vivre des péripéties, qui, en principe, connaissent une fin heureuse. Cela explique la présence d'invariants : une formule d'ouverture, telle "Il était une fois...", un déclencheur, marqué chronologiquement, par exemple avec "Un jour...", et une formule finale comme "Ils se marièrent et ils eurent beaucoup d'enfants."  La psychologie des personnages,  peu nombreux, reste rudimentaire. D'ailleurs, souvent ils n'ont pas d'identité précise, sont désignés seulement par leur surnom, "Le petit chaperon rouge" , "Le chat botté", ou par leur statut social : le prince, le valet, l'orphelin.

L'intrigue du conte n'est, en fait, qu'un prétexte pour soutenir le sens que l'auteur veut lui donner. C'est donc ce sens, moral, philosophique, religieux..., que le lecteur doit décrypter, en élucidant la portée métaphorique des lieux, des personnages, des événements racontés. 

Les six auteurs des Soirées de Médan  (1880), recueil  de nouvelles naturalistes

La nouvelle 

Sa naissance

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Sous d'autres noms, comme ceux  de "lai" ou de "fabliau" (en vers ou en prose), la nouvelle existe dès le moyen âge. Mais c'est Marguerite de Navarre qui inaugure vraiment ce genre, dans L'Heptameron (1558, posthume), recueil de sept récits, suivant le modèle du Decameron (1348-1353) de Boccace. Plus courte que le roman - même si elle peut compter une centaine de pages -  la nouvelle veut d'abord refléter le réel. Ce n'est qu'au XIX° siècle, où elle prend son essor, que les Romantiques, par exemple, adoptent le fantastique, voire le lyrisme...

Les six auteurs des Soirées de Médan  (1880), recueil  de nouvelles naturalistes

Son analyse

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L'analyse de la nouvelle reste fondée sur les mêmes critères que le roman : on observe, notamment, les schémas narratif et actanciel et l'énonciation.
Mais la brièveté de la nouvelle limite les descriptions : les lieux et les personnages sont introduits par quelques traits significatifs. L'intrigue ne multiplie pas les péripéties : la nouvelle s'organise rapidement autour d'un fait prédominant, qui constitue son centre d'intérêt et lui donne son sens.

En quelques pages, la nouvelle doit séduire son lecteur. L'incipit y joue un rôle essentiel pour en donner le ton : il se fait souvent "in medias res", plongeant immédiatement le lecteur dans une action commencée antérieurement au récit. Elle se termine, le plus souvent, par une "chute", c'est-à-dire un retournement de situation, un coup de théâtre, un fait cocasse ou tragique, qui doit surprendre le lecteur et l'inviter à réfléchir au sens que l'auteur a voulu donner à son récit. 

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