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Les enjeux de l'objet d'étude : "Littérature d'idées et presse" 

Cet objet d’étude met en place un questionnement, un débat sur une réalité sociale, éthique, esthétique, de façon à comprendre comment la littérature rend compte de l’évolution des idées, en fonction du contexte dans lequel s’inscrit ce débat. Cela implique d’étudier les caractéristiques de l’argumentation, en analysant les thèses qui s’opposent, les arguments qui les soutiennent, et les exemples qui les nourrissent. Cela permet d’amener les élèves à ne pas adhérer aveuglément à une opinion, mais aussi à formuler leur propre jugement en le justifiant. De plus, comme un débat ne naît pas « ex nihilo », il sera important d’en définir l’origine et, selon les siècles concernés, de mesurer la situation antérieure et, si le thème l’exige, d’élargir la perspective aux courants philosophiques qui sous-tendent la réflexion.

À toutes les époques, la littérature a témoigné des débats d’idées, voire les a lancés, quel que soit le genre choisi, essai souvent, car il permet le plus souvent une argumentation directe, mais aussi roman, théâtre, poésie : le débat peut y être alors pris en charge par un personnage, ou, au contraire, relever d’un engagement personnel de l’écrivain.

Mais la littérature n’est pas le seul vecteur du débat d’idées. Il peut être porté par d’autres arts, peinture, musique, sculpture…, et son évolution est également liée à la place qu’il prend dans d’autres moyens de communication, par exemple à l’essor de la presse à partir du XVIII° siècle ou aux moyens de communication offerts par les nouvelles technologies au XX° siècle.

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L'esclavage, une réalité à combattre aux XIX° et XX° siècles

Le combat contre l’esclavage, soutenu par des écrivains, ne commence pas au XIX° siècle. C'est pourquoi l'introduction de la séquence, après avoir rappelé l'héritage antique, fait un état de la situation à l’aube de ce siècle. Puis les textes proposés permettent de mesurer les formes prises par ce combat dans la littérature, la façon dont les thèses entre ses partisans et ses opposants se confrontent, jusqu’à ce que son abolition soit obtenue, en 1848. Le débat est prolongé par la lecture de documents iconographiques, audio et vidéo. Cela conduit à analyser la force de l’argumentation, selon le genre littéraire dans lequel elle s’inscrit : quelle image transmet-elle de la relation entre le maître et l’esclave ? Mais suffit-il de l’avoir aboli pour que l’esclavage disparaisse, à la fois des mémoires mais aussi de notre société actuelle ?

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Grandeur et petitesse de l'homme, du XVI° siècle au XVIII° siècle

Après le Moyen Âge où l’importance de la religion, la prédominance du divin, limitent les questionnements sur l’homme, le contexte du XVI° siècle, s’inspirant aussi des auteurs de l’Antiquité, amène une nouvelle forme d’humanisme. La fin de l’anthropocentrisme conduit, en effet, à une interrogation sur la nature de l'homme, sur ses traits psychologiques, sur sa place dans l’univers, et au sein de la société. Le débat est alors ouvert : faut-il affirmer sa grandeur, ou bien admettre sa petitesse ? Les réponses apportées évoluent du XVI° au XVIII° siècle, tantôt liées à des valeurs morales, tantôt à une réflexion métaphysique, tantôt à une critique sociale, et elles s'inscrivent dans des genres littéraires divers qui, pour argumenter,  privilégient des stratégies directes ou implicites.

Vinci, L'Homme de Vitruve, 1492
Le progrès : espoir ou menace, du XIX° siècle au XXI° siècle ? 

Depuis l'Antiquité, les penseurs s'interrogent sur l'évolution de leur société : faut-il y avoir un progrès, ou bien l'Âge d'Or est-il irrémédiablement derrière nous ? Certaines périodes, la Renaissance, le XVIIIème siècle,  font preuve d'une croyance fervente en la possibilité pour l'homme de s'améliorer, et, parallèlement, d'améliorer ses conditions de vie, comme le pense le scientisme au XIXème siècle. D'autres, en revanche, témoignent d'une réelle méfiance face à l'action humaine sur son environnement.  Le débat est alors ouvert : faut-il croire au progrès, y voir un espoir, ou bien ne fait-il qu'augmenter les menaces qui pèsent sur l'humanité ? Les réponses, tantôt liées à des valeurs morales, tantôt à une réflexion métaphysique, tantôt à une critique sociale, s'inscrivent dans des genres littéraires divers qui, pour argumenter,  privilégient des stratégies directes ou implicites.

Le Progrès, sculpture allégorique de Miguel Ángel Trilles, Parc du Retiro, Madrid (1922).
Dire la ville : entre dégoût et fascination, du XVI° siècle au XXI° siècle ? 

Dès que les sociétés humaines se sont constituées en dépassant le cadre de la communauté rurale pour bâtir des villes, la littérature s’est interrogée sur ce cadre de vie et ses fonctions. « Dire la ville » a donc consisté, tantôt à exprimer un éblouissement, c’est-à-dire une fascination, tantôt à en proposer une peinture péjorative, pour traduire le rejet, le dégoût même. C’est ce double mouvement que cette séquence essaie d’étudier, pour reproduire le débat qui, selon les époques, aussi bien dans la littérature que dans d’autres expressions artistiques, se poursuit encore aujourdhui.

Jacob Jacobsz de Wet, Sodome et Gomorrhe en feu, 1680. Huile sur toile. Hessisches Landesmuseum, Darmstadt
L'animal et ses métamorphoses : de l'antiquité à nos jours

Dès leur présence au monde, les hommes sont entourés d’animaux, qu’ils ont utilisés dans leur vie quotidienne, certes, mais aussi avec lesquels ils ont établi d’autres formes de relations, plus complexes. Ce parcours, "L'animal et ses métamorphoses", propose d’étudier comment, à travers les « métamorphoses » de l’animal, représenté dans différents domaines artistiques, dans différents genres littéraires, les hommes l'ont mis au service d’une réflexion sur leur propre nature et sur leur société, en tissant également avec eux des liens affectifs, jusqu'à leur accorder une nouvelle place dans leurs lois et leur vie économique et politique

Peinture rupestre de la grotte de Lascaux
Le procès de la peine de mort : du XVIIIème siècle à nos jours

La peine de mort, qui remonte aux sociétés les plus anciennes, a commencé à être dénoncée lorsque les écrivains du « siècle des Lumières », en réfléchissant sur les lois, ont voulu fonder le progrès sur de nouvelles valeurs. Ainsi, au XVIIIème siècle, débute le procès de la peine de mort, qui trouve alors ses procureurs, prônant ardemment son abolition, et ses avocats, qui défendent son utilité. Ce corpus présente les arguments avancés par les deux parties, tantôt liés à des notions morales, tantôt à une vision plus sociale, selon une conception pessimiste de l’homme ou, au contraire, preuves d’une confiance en sa possibilité de progresser. Or, même si elle est abolie depuis 1981 en France, certains pays la pratiquent encore, et le débat ne s’est pas pour autant arrêté, plaçant ainsi le lecteur dans la position du juge, amené à trancher.

Louis XVI guillotiné
L'information, un enjeu de société

Pour répondre au double objectif d’éducation à la citoyenneté et de développement de l’esprit critique, l’étude de l’information, de ses médias et de ses contenus, est essentielle : chacun n’y est-il pas confronté chaque jour, en devenant même, parfois, lui-même émetteur d’informations t participant à sa diffusion ? Pour rendre compte de son évolution, en lien avec les progrès technologiques, avec l’alphabétisation et l’instruction croissantes, nous avons inscrit ce parcours dans une dimension diachronique, en nous demandant comment la production, la diffusion et la réception des informations peuvent influencer une société.

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De l'animal à l'homme, de l'homme à  l'animal

L’homme est-il supérieur à l’animal ? Ou bien ces deux créatures doivent-elles être mises sur un pied d’égalité ? Comment la différenciation entre l’homme et l’animal se construit-elle ? Ce parcours chronologique effectué, à travers les principales étapes de la réflexion philosophique et des textes littéraires inscrits dans différents genres, notamment les formes de l’apologue, tente de répondre à ces questions. En montrant les ressemblances et les différences entre l’homme et l’animal, en glissant de l’un à l’autre, les auteurs mettent en évidence la relation qui les unit, mais aussi s’en servent pour porter un jugement sur la société de leur temps.

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