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Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913 

Le recueil Alcools, publié en 1913, témoigne du tournant qui se réalise alors dans la création poétique. Elle est à la fois héritière de la seconde moitié du XIXème siècle, d’une  tradition lyrique mais aussi de ses audaces, symbolisme et décadence, tout en annonçant également des innovations qui viendront caractériser « l’esprit nouveau ». Entre registre intimiste, où le poète, ce « Mal-Aimé », se fait spectateur de lui-même, souvent désabusé, souvent désinvolte aussi, et ouverture sur un monde en plein bouleversement, que l’écriture cherche à illustrer, Alcools conduit le lecteur à s’interroger sur la notion même de « modernité poétique ».  

Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal, 1939 

Initialement publié en 1939, puis réédité en 1947 avec une préface d’André Breton, le long poème en prose d’Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal, est emblématique, par sa langue luxuriante et le jaillissement des images, à la fois de l’influence du surréalisme et de l’engagement de Césaire dans la lutte contre le colonialisme. Sa description des Antilles où règne la misère le conduit à replonger dans le douloureux passé de ces îles, l'esclavage et l'alinéation. Il proclame alors la révolte du monde noir. Mais comment l’acceptation de ce passé permet-elle de mieux le dépasser ?

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Jacques Prévert, Paroles, 1946

Quand est publiée, en 1946, la première édition du recueil de Jacques Prévert, Paroles, augmentée en 1947 pour atteindre 95 poèmes, la poésie s’est déjà profondément transformée, d’abord dans sa forme avec les poèmes en prose, le vers libre, la suppression de la ponctuation et, surtout, l’explosion de l’écriture surréaliste. Mais elle a aussi diversifié ses thèmes, en s’autorisant à mêler les élans de l’amour aux révoltes sociales et politiques. Le recueil illustre cette évolution, à laquelle s’ajoute ce qui a fait la principale caractéristique de Prévert, en écho au titre du recueil : un langage oral, qui fait entendre la voix du peuple, tout en retrouvant la musicalité des troubadours.  Quelle vision du monde le recueil, en entrecroisant les formes et les thèmes, met-il en valeur ? 

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Jules Supervielle, Les Amis inconnus, 1934 

En 1934, quand Jules Supervielle publie son recueil poétique, Les Amis inconnus, le surréalisme a profondément influencé la poésie. Mais Supervielle, lui, sensible par les aléas de son existence, à la dimension éphémère d’une vie qui peut, à tout moment s’arrêter, adopte des mots simples pour illustrer la résonnance de la « fable du monde » dans son âme de poète, à l’écoute de l’univers, depuis le plus fragile brin d’herbe, le plus humble des animaux, jusqu’aux étoiles suspendues dans le vaste ciel, en passant par les humains qui s’y meuvent. Quel dialogue établit-il alors entre ce dehors, qui l’environne de son mystère, et le dedans, son cœur chargé d’inquiétude face à sa fragilité ? 

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