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Pour introduire les corpus

Ces corpus s'inscrivent dans l'objet d'étude, proposé aux lycéens de toutes les séries, « La question de l’homme dans les genres de l’argumentation du XVIème siècle à nos jours », mais concernent aussi « la littérature d'idées » . Ils portent sur le XVIIIème siècle, époque des « Lumières » où les écrivains ont voulu réfléchir sur leur société et se sont intéressés à la nature et à la place de l’homme. 

Pour enrichir cette approche, chaque corpus présente l'héritage qui a pu nourrir la réflexion des écrivains du XVIIIème siècle, et montre également comment ceux-ci ont, à leur tour, inspiré leurs successeurs. Les extraits étudiés sont accompagnés de documents complémentaires qui leur font écho, textuels ou iconographiques. 

Une introduction générale pose les caractéristiques essentielles du XVIIIème siècle, qui expliquent à la fois le contexte de l'écriture et le choix des thèmes retenus. 

Le contexte historique 

Pour approfondir le contexte : histoire et société

Le XVIIIème siècle marque une rupture avec le siècle de Louis XIV, qui, à sa mort, en 1715, laisse un pays ruiné par les guerres extérieures et les conflits religieux intérieurs. Le contraste entre la richesse et la pauvreté et le pouvoir absolu d’un monarque « de droit divin » provoquent une contestation qui touche tous les pouvoirs et tous les domaines de la société. Elle trouve son aboutissement en 1789, avec la réunion des États généraux qui s’ouvre le 5 mai 1789 et conduit à la Révolution.

Trois étapes ponctuent ce siècle :

  • La Régence, de 1715 à 1723 ;

  • Le règne de Louis XV (1723-1774), surnommé, lors de son accession au trône, « le Bien-Aimé », mais très vite détesté ;

  • Le règne de Louis XVI (1774-1793), qui tente d’entreprendre les réformes nécessaires, mais est trop faible pour les mener à bien.

Contexte
L'Europe en plein essor au début du XVIII° siècle

L'Europe en plein essor

Les progrès dans les techniques, qui permettent un développement de l’agriculture et des manufactures, entraînent une prospérité nouvelle, qu’accentue l’essor du commerce européen avec les colonies. Même si la misère sévit encore, certaines catégories sociales s’enrichissent, comme les armateurs, les négociants, les banquiers, toute une haute bourgeoisie qui, elle aussi, s’intéresse aux idées nouvelles.  

Mais le corollaire de cet essor est la multiplication des guerres qui déchirent les pays d’Europe, auquel s’ajoute, en France, la reprise du conflit religieux entre protestants et catholiques après la Révocation de l’Édit de Nantes, en 1685.

Pour voir l'exposition de la BnF sur "Les Lumières", et une fiche de synthèse 

Le renouveau des idées

Le mot "Lumières » est sans doute celui qui illustre le mieux ce siècle, avec sa double signification :

        Il renvoie aux connaissances nouvelles, qui « éclairent » l’esprit en accroissant les savoirs, qu’il s’agisse des sciences et des techniques, avec, par exemple, Newton en physique ou Lavoisier en chimie, ou de l’homme, plus généralement, avec Buffon notamment. Se poursuivent aussi les voyages de grandes découvertes, tels ceux de Bougainville ou de La Pérouse.

        Mais il qualifie également ceux qui « éclairent » leurs contemporains en propageant ces connaissances, et en les amenant à faire preuve d’esprit critique. Leur appellation de « philosophes », étymologiquement « amis de la sagesse », montrent qu’ils cherchent, parallèlement, à tracer des voies nouvelles, à proposer des idéaux. Diderot exprime la supériorité du philosophe sur l’homme ordinaire dans une lettre à Sophie Volland, datée du 26 septembre 1762 : « Ce qui caractérise le philosophe et le distingue du vulgaire, c’est qu’il n’admet rien sans preuve, qu’il n’acquiesce point à des notions trompeuses et qu’il pose exactement les limites du certain, du probable et du douteux. Cet ouvrage produira sûrement avec le temps une révolution dans les esprits, et j’espère que les tyrans, les oppresseurs, les fanatiques et les intolérants n’y gagneront pas. Nous aurons servi l’humanité. »

Le "siècle des Lumières" 

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Lumières

Pour découvrir le siècle des Lumières, une remarquable exposition, « Les Lumières ! un héritage pour demain », présentée sur le site de la Bibliothèque nationale de France, avec les rubriques « Arrêt sur… », récapitule les principaux objectifs des philosophes dans leurs luttes.

La diffusion des connaissances

De cette effervescence dans le monde des idées témoigne la prolifération de pamphlets et d’ouvrages critiques, le plus souvent anonymes – ou publiés à l’étranger – pour éviter la censure. Notons aussi l’importance des lieux de rencontre, cafés et salons, où ces idées nouvelles s’échangent et se diffusent, atteignant, par les correspondances des philosophes, l’ensemble des pays d’Europe. La presse, avec par exemple 90 nouveaux titres entre 1750 et 1759, contribue largement à cette diffusion, tandis que des lectures publiques sont organisées.

Anicet Lemonnier, Lecture de la tragédie « L’Orphelin de la Chine » de Voltaire dans le salon de Madame Geoffrin en 1755, 1812. Huile sur toile, 129 cm x 196 cm. Musée national du Château de Malmaison

Anicet Lemonnier, Lecture de la tragédie « L’Orphelin de la Chine » de Voltaire dans le salon de Madame Geoffrin en 1755, 1812. Huile sur toile, 129 cm x 196 cm. Musée national du Château de Malmaison

L'Encyclopédie

L’emblème en est l’Encyclopédie, qui, comme le déclare Diderot dans l’article qui la définit, veut « changer la façon commune de penser le monde ». C’est  principalement Diderot qui la dirige, avec 178 collaborateurs et, au total, elle compte 17 volumes de 15000 pages  et 11 volumes de planches pour illustrer les articles. Le projet est lancé en 1751, sept volumes paraissent jusqu’en 1758 avant que ne sévisse la censure jusqu’en 1765, puis que la publication reprenne, ponctuée de lutte jusqu’en 1772.

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